Des Invites pleines de surprises

De la bonne musique, le haut du panier des arts de la rue et surtout un esprit festif, associatif et généreux. Voilà de quoi va se parer Villeurbanne du 19 au 22 juin pour les traditionnelles Invites, 12èmes du nom. Revue de détail. Nadja Pobel et Benjamin Mialot


Sous-titré «festival pas pareil», les Invites sont effectivement en constante évolution et (ré)invention. Cette année, c'est sur le thème de la mer et en se révélant encore plus centrée que d'habitude sur le jeune public que la fête réinvestira Villeurbanne. Le parc de la Commune étant abandonné depuis trois ans, c'est en effet en centre-ville que se déroulera de nouveau le cœur de la manifestation, entre la place Lazare-Goujon et le parc du centre, de part et d'autre du cours Émile Zola, au niveau de la station de métro Gratte-ciel.

La compagnie Délices Dada fera des visites de la cité avec toujours autant de truculence et d'impertinence ; De Fakto proposera une création hip hop autour du Petit bal perdu chanté par Bourvil et chorégraphié par Découflé. La Constellation présentera elle aussi sa création de l'année, Outside, sorte d'opéra rock adapté au plein air. Bien d'autres propositions artistiques sont à découvrir au fil des rues - certaines, les impromptus, ne sont d'ailleurs pas encore annoncées et se dévoileront pendant le festival, à limage de fausses masterclasses de théâtre pilotées par François Rolin et Fred Tousch.

Côté musique, la programmation se révèle être l'une des plus punchy et branchées («dans le bon sens du terme», pour reprendre les termes de Patrice Papelard, le directeur) que l'événement ait connu. Elle verra notamment se succéder, à la Doua principalement, Lewis Floyd Henry, musicien de rue londonien dont on ne cesse de se demander s'il n'est pas le frère caché et loser de Jimi Hendrix, Skip & Die, excentrique formation sud-africaine aussi qui, à coups d'hymnes politisés où le dubstep le dispute aux musiques traditionnelles, a récemment retourné l'Épicerie Moderne, La Femme, la formation hexagonale la plus hype du moment (à raison, tant le concert mi-fantomatique mi-déjanté qu'elle a donné au Kao la semaine passée fut impressionnant) et l'increvable Rachid Taha.

Reste que le plus beau dans l'histoire est que toutes ces réjouissances (récapitulées dans notre agenda), une fois n'est pas coutume, seront gratuites. Prends ça la crise !


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