Nuits Sonores 2013 - Jour 4

Nuits Sonores, c'est terminé. Déjà ? Déjà. A se demander si un an d'attente pour quatre jours de réjouissances, ce n'est pas un peu cher payé. Au vue de la somme de glorieux souvenirs que nous avons emmagasinés lors de la dernière journée de cette édition 2013, on peut vous affirmer que ça ne l'est pas. Benjamin Mialot


N'eut été la présence de Tale of Us et des Raveonettes à son générique, nous n'aurions sans doute pas mis les pieds au quatrième NS Days, histoire de rassembler le peu de forces encore à notre disposition avant le bouquet final. Sans surprise, nous l'aurions amèrement regretté.

Car si le duo italien a signé un set à la hauteur de sa précédente prestation lyonnaise (un mix marathon de 4h au Club Transbo en décembre dernier) et si la loud pop spectorienne du duo danois a été au cœur de l'un des concerts les plus troublants – de sensualité et de puissance - de cette édition, c'est un quasi-inconnu qui a livré la prestation la plus inattendue : Squeaky Lobster, producteur bruxellois dont l'abstract hip hop kaléidoscopique, à défaut d'avoir emporté l'adhésion de l'audience, nous a pour notre part durablement scotché.

Les "Lee Hazlewooderies" saturées des Liminanas, le rock'n'roll high energy des Mojomatics et les collisions métalliques de The Hacker (qui a remplacé à la dernière minute le pauvre Andrès, dont les vinyles ont été égarés à l'aéroport) n'étaient pas mal non plus.

La messe est dite

Le soir, feeling inverse : sur le papier, tout était mortel, surtout le line-up de la scène principale, auquel nous avions consacré la Une de notre dernier numéro. Dans les faits aussi : du beatmaking atmosphérique et virtuose de Nosaj Thing à la house bollywoodienne hypnotique de Charanjit Singh, de la techno en fibres de carbone des frères Spitzer aux coups de pistons blaxploités de Motor City Drum Ensemble en passant par la bringue cosmopolite animée par Daphni (malgré un démarrage laborieux) et le back to back adapté à la conduite nocturne de Lindstrøm et Todd Terje, tous les concerts programmés ce soir-là se sont révélés, sinon mémorables, du moins passionnants.

Comme nous vous l'avions pressenti, c'est toutefois pendant la performance de Pantha du Prince et de ses fées à clochettes, symphonie électro-mystique dont nous sommes ressortis, les larmes aux yeux, avec l'impression d'avoir vu défiler en une heure toute l'histoire de l'humanité, que Nuits Sonores 2013 a atteint son apogée. Et ce malgré l'inadéquation totale entre la majesté de ce projet et l'aridité du cadre dans lequel il a été présenté. Aussi allons-nous de ce pas rédiger une pétition réclamant son accueil la saison prochaine dans un lieu institutionnel ou sacré.


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