Chaud cha-chaos


Les enregistrements en public n'ont, en règle générale, d'autre intérêt que celui de capitaliser sur les penchants fétichistes et/ou nostalgiques des mélomanes. Thunder Down Under, celui que publièrent les Hot Snakes en 2006, fait figure d'exception.

Peut-être parce qu'il est le testament d'une formation qui, durant les sept années qui précédèrent sa soudaine et discrète dissolution, démontra sans vraiment le vouloir qu'on pouvait être d'extraction californienne et s'adonner au (post-) punk rock sans pour autant sonner comme un groupe de (trous de) bal de promo monté entre deux parties de beer pong. Peut-être parce qu'il n'a pas été enregistré devant une poignée de chanceux mais dans les locaux de la radio australienne Triple J, épargnant à l'auditeur improvisations cache-misères, transitions foireuses et sentiment d'injustice – le même que celui qui vous étreint à la vue de photos de vacances auxquelles vous n'avez pas pris part.

Plus probablement parce que les deux charmeurs de serpents en chef, Rick Froberg et John Reis, non contents d'avoir hissé, sur trois albums déjà assez in your face pour êtres confondus avec des captations et au sein d'un nombre exorbitant de groupes cultes (avant : Pitchfork, Drive Like Jehu, Rocket from the Crypt ; après : Obits), les musiques amplifiées vers d'inédits sommets d'urgence et de puissance, sont de foutues bêtes de scène. Plus encore depuis leurs retrouvailles, actées en 2010.

Benjamin Mialot

Hot Snakes
Au Clacson, samedi 25 mai


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