Leçon de direction


Ils ne sont plus très nombreux, les chefs de la trempe de Sir Neville Marriner : Sir Colin Davis vient de disparaître, Seiji Ozawa et Daniel Barenboim, bien que septuagénaires, font figures de jeunots... Avec sa direction devenue "bonhomme" au fil des prestations, Marriner, qui s'est fabriqué une réputation internationale avec l'Academy of St Martin-in-the-Fields, magnifique orchestre de chambre qu'il a créé en 1958, donne à entendre une musique pleine d'humanisme et où rien n'est plus à démontrer.

C'est toutefois avec l'Orchestre National de Lyon qu'il interprètra cette semaine la Symphonie n°35 en ré majeur « Haffner»  et le Concerto pour violon n°3 en sol majeur de Mozart. Des oeuvres qu'il maîtrise plus que quiconque, lui qui les a jouées aux quatre coins du monde sans jamais tomber dans le piège de la simplicité prétendue de certains opus du compositeur. On se souvient d'ailleurs que c'est Marriner en personne qui dirigea les musiciens enregistrant la bande-son du Amadeus de Milos Forman, pour un résultat simplement merveilleux.

Pour l'occasion, ce monstre sacré fera alliance avec le tempétueux et médiatique violoniste Renaud Capuçon, promettant de nous faire redécouvrir les partitions de Mozart sous un jour absolument nouveau. En clôture des deux soirées prévues, Marriner dirigera les Variations Enigma d'Edward Elgar, brillante série de pièces en forme de portraits intimes et codés, d'une saveur exquise.

Pascale Clavel

Sir Neville dirige Renaud Capuçon
A la Bourse du travail, jeudi 30 mai et samedi 1er juin


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