Party hard !

Le versant électronique de la Fête de la musique telle qu'on la célèbre à Lyon ressemble à un Apéro sonore à retardement (la gratuité, le réenchantement de l'espace public, l'hédonisme en partie diurne, tout ça). La programmation de qualité en moins ? Pas nécessairement. Benjamin Mialot


Chaque année, c'est la même question qui revient : où passer le soir du 21 juin lorsque l'on n'a d'oreilles que pour les onomatopées de synthèse ? Déjà, pas dans Lyon extramuros, où chorales et fanfares règnent quasiment sans partage. En centre-ville en revanche, au moins quatre spots valent le détour.

D'abord la très populaire place Colbert, dans le premier arrondissement, où l'association Dofus Dofus proposera un plateau ghetto ascendant tropical de haute volée (avec Douster, JayWeed et Tête de Tigre en guise d'apothéose). Ensuite l'imprenable Jardin des curiosités, dans le cinquième, où la deep house sera à l'honneur, notamment grâce à Hôtel Particulier et Flow Myers. Enfin, le quai de Serbie, dans le sixième, et le parc de la Cerisaie, dans le quatrième, où seront fêtés non seulement la musique, mais aussi deux anniversaires : d'un côté celui du collectif techno Basse Résolution, organisé avec la bénédiction de Pascal Roeder et de Grego G (résident des soirées "Concrete", qui affolent la capitale depuis quelques mois) ; de l'autre celui du sound system Dub Addict, qui invitera pour l'occasion Roots & Future, le batteur d'High Tone.

Fête comme chez nous

Une fois n'est pas coutume, c'est toutefois dans le septième arrondissement, du côté de Gerland, que se situera l'épicentre électronique de l'événement, plus précisément au cœur du Parc des Berges, où se dresseront trois scènes. Particularité de leur programmation cette année : elle n'a pas été confiée à des activistes locaux, mais à un jury de professionnels composé de David Fontaine (directeur adjoint du Transbordeur), Martin Leclercq (programmateur du DV1), Aurélien Pescher (du groupe Cosmos70) et votre serviteur. A l'arrivée, elles seront foulées par pas moins de vingt-et-un groupes et DJs (sur près de quatre vingt dix candidatures), le temps d'une soirée découpée à l'ancienne - warm up, peak time, chill out – et volontairement hétéroclite. Impossible de rentrer dans le détail sans produire un effet catalogue. Retenez juste que, de l'ambient volatile de Act of Beauty à la French Touch appliquée de Decide en passant par les mélodies autoroutières de Deykraft, les "dubsteperies" bien sales de Red Rad Riot, l'electronica pimentée de Miso Soup, la house boisée de K.A.M.E., les panachages saisonniers de Bärchen, le punk rock pixelisé de Shok Doktrine ou la trance "science-fictionnesque" de Nova Stuff, il n'y a absolument rien à jeter dans le line-up ainsi composé. Et que «la modestie est la vertu des tièdes».


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L'amour à la machine