Room 237

De Rodney Ascher (ÉU, 1h42) documentaire


Peu de cinéastes ont suscité autant d'exégèses que Stanley Kubrick, et Shining est — avec 2001 — son plus grand remue-méninges. Ce documentaire part ainsi à la rencontre d'une poignée de mordus ayant disséqué le film jusqu'à son moindre photogramme, traquant faux raccords et indices pour en donner des interprétations parfois attendues — le génocide indien — parfois audacieuses — la Shoah — parfois parfaitement farfelues — le type qui y voit des images subliminales partout.

Amusant au début, lassant à la longue, notamment à cause du choix d'Ascher d'illustrer ces théories par des images tirées non seulement de Shining et d'autres films de Kubrick, mais aussi d'une pléiade de classiques détournés façon La Classe américaine, Room 237 pose surtout question au cinéphile averti. Les intervenants s'appuient à de nombreuses reprises sur des scènes de la version américaine, plus longue, que Kubrick avait ensuite coupées pour le reste du monde, les jugeant «trop explicatives». En voyant le délire dans lequel certains s'enferment, on aurait tendance, une fois de plus, à lui donner raison.

Christophe Chabert


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