Un Gramme de fitness


La plus belle vue de Lyon n'est ni celle qu'offrent les appartements les plus haut perchés du quai Victor Augagneur sur les collines de Fourvière et de la Croix-Rousse, ni celle que dessinent à 360° les baies vitrées du Crayon. Elle est le privilège de l'automobiliste migrateur qui, regagnant la ville par l'autoroute A7, voit émerger du Rhône, telle une Atlantide de briques Lego, le port Édouard-Herriot et ses empilements de conteneurs colorés. Ces mêmes conteneurs qui, au Transbordeur, délimitent l'espace fumeur et, depuis l'an dernier, accueillent les Summer Sessions, de conviviaux et étonnants concerts à ciel ouvert. De l'afro pop polychrome de Oy (11 juillet) au hip hop pour champs de coton de Kill the Vultures (18 juillet), l'édition 2013 s'annonce même particulièrement hors-normes.

C'est toutefois dès son lancement qu'elle devrait atteindre son zénith, avec la venue de Gramme, formation londonienne aussi fondatrice que confidentielle. Fondatrice car elle planta au milieu des années 90 les graines des fruits récoltés une décennie plus tard par Hot Chip, Metronomy et tous ces poppeux aux physiques de laborantins qui s'amusent à enrouler des lignes de basse funky autour de patterns électroniques. Confidentielle, car elle est entrée en état de stase avant même de publier un long format – Fascination, son premier album, n'est paru que cet hiver. Et il est du genre à transformer une porte de prison en smiley face.

Benjamin Mialot

Summer Session : Gramme + Décibelles
Au Transbordeur, jeudi 4 juillet


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