Orgie de sucre

Avec ses installations audio dernier cri, sa terrasse panoramique et ses ambitions next-gen, le Sucre s'est imposé en l'espace d'un demi-mois comme un incontournable de la vie nocturne lyonnaise. Une tendance que le reste de sa programmation estivale devrait confirmer. Benjamin Mialot


Ça ne pouvait pas ne pas marcher. Un club perché au sommet d'une friche industrielle devenue un haut lieu de l'art contemporain, cautionné par un all-star cast de DJs (Agoria, Laurent Garnier), d'entrepreneurs (Bruno Bonnell) et de médias (Libération y a organisé une sauterie pour son 10 000e numéro) et géré par l'équipe de Nuits Sonores... Non vraiment, quand bien même le quartier environnant est encore embryonnaire – la Confluence, désertée avec fracas par le cuistot étoilé Nicolas Le Bec et le galeriste Olivier Houg – ça ne pouvait pas ne pas marcher. Nulle surprise donc à ce que Le Sucre, par ailleurs caractérisé par une jauge respirable (800 places, alors que l'endroit peut théoriquement en accueillir le double) et un confort d'écoute sans équivalent de ce côté-ci du Rhin (le son est limpide, idéalement spatialisé et supportable), affiche depuis son ouverture fin juin un taux de remplissage limite indécent.

Signes avant-coureurs de diabète

On ne saurait donc trop vous conseiller de réserver au plus tôt vos places pour les nombreux rendez-vous électroniques de qualité qu'hébergera le lieu tout au long de l'été. En tête ceux des 19 et 26 juillet, qui verront le label Caramelo et l'énigmatique collectif trkpnp.pl inviter respectivement Black Jazz Consortium, le chef de file de la très suave et très patinée house new-yorkaise, et Milton Bradley, Berlinois produisant des techno tracks parmi les plus anxiogènes du moment. En août, au moins cinq dates méritent d'être retenues : le 2, marqué par la venue du radical Peter Van Hoesen (sur une soirée estampillée "Encore") ; le 16, qui correspond au deuxième anniversaire de nos visionnaires amis de CLFT (célébré en compagnie du Finlandais Samuli Kemppi) ; le 23, pour une nuit en forme de fondu au noir, avec la techno cinéphile des frangins Spitzer et la synth pop spleenétique de Yan Wagner ; le 30, quand, Ron Morelli, le boss du label new-yorkais L.I.E.S., l'un des plus défricheurs et atypiques du moment question musique à danser, répondra à l'invitation de Dolus & Dolus ; et enfin le 31 août, qui verra l'encapuchonné et survolté Danger mettre un terme à la sixième édition du Cruel Summer - cycle hebdomadaire de focus sur des structures locales auquel auront pris part cette année, entre autres, Insomnie Musique, Dawn Records, Bebup et Palma. Rien que ça. Et dire que la vraie inauguration du Sucre n'est que pour début septembre..


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Ils reviennent, et on est très contents…