Buenos airs


N'ayant que de limitées voire lamentables notions d'espagnol («Olé», «Caramba», «Las Ketchup»), nous serions bien en peine de déterminer ce que peut bien vouloir désigner le nom Los Cripis. Hypothèse (très) basse : quelque hommage à un maçon espagnol de leur connaissance déclarant en français que «yé léfait tout los cripis de la casa» (bof). Hypothèse haute : à vrai dire, on n'en a pas (merci d'écrire au journal). Au fond, même pour le critique ou le fan pétri d'obsessions lacaniennes, tout cela n'a guère d'importance.

 

Plouf, plouf. Los Cripis donc (on a aussi pensé à de très petites crêpes mais en fait non), est un trio - un homme, deux femmes - originaire de Buenos Aires, largement porté sur le psychédélisme et dont le son bricolé et un goût certain pour l'atonalité (à moins qu'il ne s'agisse purement et simplement de paresse) donnent quand même un peu l'impression que leurs chansons ont effectivement été bercées trop près du crépis (on la tient notre piste).

 

Le résultat à la fois traînant, sucré et abrasif comme les Frizzy Pazzy de notre enfance, frotte les oreilles à la manière d'un Teenage Fanclub des premières années ayant forcé sur les pilules, un Velvet élevé en plein air plutôt que dans les bas fonds new-yorkais ou même Beat Happening version girly et bubblegum. Dans leurs chansons arborant toujours fièrement un pet au casque (et un peu partout ailleurs aussi), il est question de montagnes, d'étoiles des tropiques, de queue de cheval, de frigo et même en français dans le titre de Fondue de Jesus. Tout cela n'ayant là aussi aucune espèce d'importance tant leur vérité semble ailleurs. Oui, mais où ? Rendez vous au Sonic pour une réponse forcément très sonore.

Stéphane Duchêne 

Los Cripis + Frustros
Au Sonic, samedi 14 septembre


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