Du patrimoine à tous les étages

En ces Journées européennes du patrimoine, Lyon fête ses quinze ans d'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. À cette occasion, la ville ouvre les portes de l'Hôtel-Dieu et de la chapelle attenante. Car le périmètre classé ne concerne pas que le Vieux-Lyon, mais aussi la Presqu'île (soit 10% du territoire lyonnais), qu'il sera possible de regarder de différents points de vue où des médiateurs vous attendent. Photos et explications. Nadja Pobel


Points de vue sur l'UNESCO

Pour mieux apprécier le centre de Lyon classé à l'UNESCO, des médiateurs vous attendent dans quatre lieux de la ville : l'esplanade de la Grande Côté (Lyon 1er), le bâtiment des Rives de Saône (Lyon 2e), la place Abbé Larue (Lyon 5e) et l'esplanade de la MJC Duchère (Lyon 9e).

Dans chacun de ces lieux, des lectures de paysages sont proposées ainsi que des balades de quartier (avec notamment, à la Duchère, la visite de la halle sportive flambant neuve Stéphane Diagana).

 

Hôtel-Dieu

L'Hôtel-Dieu ouvre ses portes avant que les premiers coups de pioche en début d'année 2014 ne le condamne avant la fin de transformation en 2017.  Le dôme Soufflot sera alors l'antre d'un hôtel 5 étoiles. Ce bâtiment dans lequel l'un des maîtres d'œuvres Didier Repellin dit s'être perdu pendant un tant il est complexe est «une suite de défis ». Ce chantier est actuellement le plus grand projet de réhabilitation en France.
Visite sam et dim de 10h à 18h (réservation au 04 72 10 30 30)

 



La Chapelle de l'Hôtel-Dieu

Elle est crasseuse, peu amène car noircie par la pollution et le chauffage (elle accueillait des malades) mais elle fait l'objet d'une restauration de fond en comble et ouvre ses portes ce week-end avec la fabuleuse histoire contée par Suzanne Marchand, chef du projet de restauration qui nous a tout expliqué de ce lieu.

Construite entre 1637 et 1655, cette chapelle est l'une trois de modèle baroque que compte Lyon avec celles de Saint-Bruno-des-Chartreux et du lycée Ampère, déjà partiellement ou totalement restaurées. Dans celle-ci, pas de restauration majeure depuis le XIXe siècle.

Cette chapelle a pour particularité d'avoir une tribune à gauche du chœur reliée à l'infirmerie de l'Hôtel-Dieu et une tribune droite attachée au quartier des sœurs hospitalières. Cette chapelle est en même temps centrée sur la ville avec une ouverture donnant sur la rue et non dans l'hôpital. Durant la Révolution Française, elle a été totalement vidée de ses ornements religieux et royaux (autel, peintures…) et pendant le siège de 1793, elle a servi de refuge aux mères et aux enfants car l'Hôtel-Dieu a été bombardé. Des naissances y ont donc eu lieu comme plus tard en 1944 suite à d'autres bombardements et à l'incendie du Grand Dôme.

Une première phase de restauration s'est déroulée en 1802 (réornementation du chœur, des chapelles latérales par les plus grands dont Fabish, qui s'est aussi occupé de la vierge de Fourvière, de Notre-Dame de Lourde…). En 1867, Alexandre Denuelle, plus grand décorateur de son époque, lui apporte sa plus grande spécificité : des trompes-l'œil sur l'intégralité des surfaces planes.

Aujourd'hui, l'intérieur comme l'extérieur sont classés aux monuments historiques et la restauration en cours coûte 8 250 000€, dont une large part supportée par des mécènes privés.
Visites sam et dim de 14h à 18h 


<< article précédent
Espace en voie de réapparition