Ça bouge chez les classiques

Signe d'une grande et belle vitalité artistique, cette saison encore les plus grands interprètes seront à Lyon. De Grame à l'Auditorium en passant par l'Opéra, Piano à Lyon et tant d'autres, tous s'y mettent pour proposer à public exigeant toujours plus, encore mieux. Petit tour d'horizon… Pascale Clavel


Quelle autre ville que Lyon peut s'enorgueillir d'abriter en son sein autant de propositions musicales généreuses et surprenantes ? Pour son 31e Festival de musique baroque, Eric Desnoues surprend encore et fait venir à Lyon les immenses Savall (le 12 octobre à la Chapelle de la Trinité), Jaroussky (le 12 décembre), Minkowski (le 15 avril) et Herrweghe (le 11 juin). Cerise sur le gâteau, il accueillera le 20 mars le chef d'orchestre japonais Masaaki Suzuki, qui dirigera des cantates de Bach. Suzuki à la baguette et le Kapellmeister renait de ses cendres.

Piano à Lyon, qui se délocalise pour une saison salle Rameau, offre de son côté dix concerts de haute volée, Jérôme Chabanne ayant tissé un programme où anciens et nouveaux se croisent. Gautier Capuçon et son complice Frank Braley reviendront ainsi ébouriffer le public lyonnais le 7 février tandis que l'hypnotique Alexandre Tharaud se frottera à l'Adagietto de la 5e symphonie de Mahler - qu'il a lui même transcrit pour piano - le 24 avril.

Les Percussions Claviers de Lyon, quant à eux, fêtent leurs 30 ans d'existence et nous suivrons de près comment ces touche-à-tout célèbreront l'événement, eux qui subliment depuis longtemps chaque œuvre à laquelle ils se frottent.

Sérénité retrouvée à l'ONL

L'Orchestre National de Lyon rattaque pour sa part avec un nouveau directeur général visionnaire et pertinent, Jean-Marc Bador. La saison, d'une étonnante richesse, veut rompre avec les habitudes anciennes. Son maître-mot sera à ce titre l'implication du public : «On va essayer d'imaginer de nouvelles expériences de concerts participatifs», se félicite le nouveau directeur, qui travaille en belle intelligence avec Léonard Slatkin. Deux grands parcours illustreront cette entente : un sur Berlioz et un autour de la musique russe.

Côté Opéra, malaise sociétal oblige, la saison est placée sous le signe des «vérités qui dérangent». Fil conducteur un peu vaste qui veut interroger, remettre en cause, bousculer les idées reçues comme l'ordre établi. Joie de départ, Dialogues des Carmélites ouvre le bal (du 12 au 26 octobre), avec Kazushi Ono à la direction et Christophe Honoré à la mise en scène. Un joyau de Poulenc quasi-mystique et peu connu à découvrir absolument. Le reste de la saison est équilibré, entre du déjà vu comme The Tender Land (du 1er au 9 février au Théâtre de la Croix-Rousse) ou Curlew River (du 12 au 25 avril) et de la création pure, notamment une œuvre du sublime compositeur Heiner Goebbels écrite pour les voix immatérielles du Hilliard Ensemble (I Went to the House But Did Not Enter, au TNP du 6 au 8 mars).


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