Elephantillages


Comme c'est le cas pour pas mal de membres de la nouvelle scène française (celle des Granville, Aline, Pendentif et toute la confiserie), on se doit avant toute chose de prévenir le lecteur sensible ou allergique à cette donnée, qu'avec Elephant le branchouillomètre envoie sévère niveau becquerels. Si vous aimez les trucs un peu sales, les doigts qui collent, et les concerts qui sentent l'urine, passez votre chemin. Sinon restez, vous êtes chez vous.

Elephant, comme son nom ne l'indique pas, c'est léger comme une plume d'autruche nourrie à l'hélium, pop comme c'est pas permis et précieux comme un bijou de grand-mémé. Difficile en effet de résister à ces petites ritournelles droit-sorties d'une anthologie croisée Lilicub/Arnold Turboust mais teintées de cette distance tongue-in-cheek propre à l'époque.

Encore plus difficile de résister au charme paralysant, à la fois enfantin et salace, de Lisa Wisznia, également comédienne. Elle chante d'ailleurs comme une comédienne – au sens positif du terme, tout en interprétation – et avec sa voix oscillant entre copinage et coquinage – Constance Verluca qui jouerait sur du velours plutôt que du papier de verre – parvient à vous faire croire qu'elle n'aime que vous.

Et ce, malgré la présence de son François – genre de Mathieu Boogaerts beau gosse avec des jambes – qui lui répond du tac-au-tac en un ping-pong pop inépuisable – que d'aucuns jugeront épuisant, tant pis. Elephant ou le genre de duo dont le charme et l'ironie galopante sont à la fois philtre d'amour et malédiction.

 Stéphane Duchêne

 

Elephant + Fake Oddity
Au Radiant-Bellevue, vendredi 4 octobre


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