As I lay dying

De et avec James Franco (ÉU, 1h49) avec Tim Blake Nelson, Danny MacBride…


Qui est James Franco ? Un dandy ? Un intellectuel ? Un phénomène branchouille ? Ainsi, la même semaine, il s'affiche devant la caméra déconnante de son pote Seth Rogen dans C'est la fin et fait ses débuts en tant que réalisateur. Enfin, ses débuts, pas vraiment, car si As I lay dying est son premier film à connaître une distribution sur les écrans français, il en a déjà tourné une quinzaine d'autres à un rythme fassbinderien, courts, moyens et longs, tous restés confidentiels.

Cette adaptation de Tandis que j'agonise de Faulkner est en soi une énigme : s'agit-il d'une œuvre culottée, portée par un vrai regard de cinéaste, cherchant l'expérimentation plutôt que le conformisme, ou est-ce seulement le caprice arty d'un comédien à la mode qui se fait mousser en transposant à l'écran ses bouquins de chevet — aujourd'hui Faulkner, demain Cormac MacCarthy — ? La première partie, où Franco utilise avec une certaine audace le split screen pour retranscrire à la fois les actions et les monologues intérieurs des personnages, le tout dans une reconstitution minimale mais crédible, est assez fascinante, fidèle à la lettre du livre et à sa violence sans oublier d'être purement cinématographique.

Mais le film se repose ensuite sur ce procédé, provoquant une lassitude que seule l'intrigue vient un tant soit peu perturber. Il faut reconnaître à Franco un indéniable appétit de cinéma, mais on peut aussi lui reprocher de ne pas avoir encore les moyens artistiques de ses ambitions.

Christophe Chabert


<< article précédent
Room 514