Un château en Italie

De et avec Valeria Bruni Tedeschi (Fr, 1h44) avec Louis Garrel, Céline Sallette…


Une actrice qui ne joue plus rencontre un acteur qui en a marre de jouer. Pendant ce temps, son frère se meurt du SIDA et sa mère, aristocrate déchue, veut vendre le château familial… Il est plus facile pour un chameau et Actrices, les deux premiers films réalisés par Valeria Bruni Tedeschi, exaspéraient par l'impudeur avec laquelle elle étalait sa vie et son métier, sans jamais trouver une forme cinématographique autre que l'ordinaire de l'auteurisme à la française. Un château en Italie fait à peu près la même chose, et quiconque connaît un peu sa biographie — qui est en partie aussi celle de sa très médiatique sœur — passera son temps à chercher les clés pour démêler ce qui relève ici de la vérité et de la fiction. Un jeu aussi vain que lassant, qui pousse parfois loin la plaisanterie — Garrel travesti refusant un rôle à un cinéaste manifestement gay, si ce n'est pas une référence à Laurence Anyways

Dommage, car Bruni Tedeschi a progressé en tant que cinéaste, moins arc-boutée sur ses intentions, plus concentrée sur l'atmosphère et le rythme des séquences, même si elle se laisse encore aller à des scènes strictement inutiles  — le frère qui fait semblant de jouer au tennis dans la neige en est une parmi d'autres. Surtout, elle fait ici son grand retour d'actrice, aussi à l'aise dans la comédie que dans l'émotion, infiniment touchante dans sa gaucherie, infiniment drôle dans sa folie.

Christophe Chabert


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