Un fauteuil d'orchestre pour deux


Michel Heim, prolixe auteur à succès du théâtre parisien, va-t-il bientôt quitter la capitale pour s'installer à Lyon ? Après Besame macho, voilà qu'il écrit sa deuxième pièce en exclusivité pour l'équipe de l'Etoile Royale. Le Maître et le chanteur (à voir jusqu'au 8 décembre) est un peu plus proche du théâtre et un peu plus éloigné du cabaret, contrairement à ce que l'on a l'habitude de voir dans ce lieu. Au plateau, un décor plus travaillé, et pour cause, le respect des trois unités du théâtre classique (de lieu, de temps et d'action) est caractéristique de ce texte.

Un jeune chanteur d'opéra vient prendre des leçons chez un vieux baryton reconverti en professeur, aigri et revanchard, qui va pouvoir déverser son fiel sur ce qu'est devenu ce milieu : les metteurs en scène font la loi mais ne comprennent rien au lyrisme, les costumiers font n'importe quoi, les homos sont partout... Bien sûr, tout cela est très caricatural, mais assez bien écrit et bien joué (par Giorgio Carpintieri et François Tantot, véritable chanteur parfaitement crédible en jeune espoir de l'opéra) pour être drôle. Seul bémol : la pianiste qui les accompagne ; à son aise au clavier, elle casse la fluidité du récit lorsqu'elle intervient pour relancer des situations qui n'en ont nul besoin.

Nadja Pobel


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