Pendentif, petit bijou


On vous bassine suffisamment avec une exégèse permanente des noms de groupe pour ne pas passer à côté de celui-ci : Pendentif. En toute honnêteté, l'un des pires noms qu'on ait vu passer (les fanfares festives et formations alterno sont par principe hors-concours).

Du moins il pourrait l'être s'il n'était en parfaite cohérence avec le groupe qui le porte : un petit bijou de pop fantaisie qui se balance en rythme et se porte en sautoir – et même carrément en plongeoir à ce que nous dit la chanson Riviera, au croisement de la Lio primale et des singles de chez Sarah Records. Des histoires de piscine, d'embrassades de vacances, un côté carte postale surexposée mais un peu jaunie.

De la petite famille du rock "made in french" dont on vous avait causé il y a quelques mois, Pendentif est sans doute, si ce n'est le membre le plus médiatisé, du moins le plus exaltant. Surtout depuis qu'on a pu voir l'interview surréaliste des membres de La Femme par le site The Drone ou n'importe quelle prise de parole de Mélissa Dubourg de Granville, au sujet desquels on se demande comment diable il est possible de faire pareille musique en arborant à ce point le costume du con du proverbial dîner.

Mais c'est peut-être là justement la recette de cette famille pop française, cette Mafia Douce qui donne son titre à l'album de Pendentif : ne pas réfléchir, courir sur le plongeoir, monter sur la planche, surfer la vague, y aller, sauter. Et s'enivrer dans un mouvement perpétuel. Tel le souvenir du pendentif au cou de la jeune fille (ou du jeune homme) insaisissable. 

Stéphane Duchêne

Pendentif
A la Marquise, mercredi 20 novembre


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