Un geste simple


Il lui suffit souvent d'emboîter quelques volumes identiques les uns aux autres, ou bien de créer un plan incliné et percé. L'artiste lyonnais Frédéric Rouarch pourrait se réclamer des sculpteurs minimalistes américains, mais reste en l'occurence discret sur ses sources d'inspiration. Ses "gestes" artistiques tirent pour beaucoup leur forme simple de l'architecture qui les accueille. Il s'agit de faire vaciller celle-ci, de la mettre en doute ou en valeur, de la doubler d'une fiction qui l'interroge.

A l'Espace d'Arts Plastiques de Vénissieux (jusqu'au 21 décembre), pour sa deuxième exposition, Frédéric Rouarch a reproduit le volume du centre d'art (un parallélépipède) en conservant seulement ses arêtes et en le "glissant" ensuite de biais au sein de l'espace réel. «Les questions de représentation que pose cette installation sont celles que l'histoire de l'art a disputées à la philosophie : l'installation se glisse entre réalité et fiction et, grâce à son incomplétude, fait naître un volume virtuel» écrit Françoise Lonardoni, directrice de l'E.A.P. Pour le dire plus prosaïquement : Rouarch réussit ici à perturber l'espace et à nous plonger dans un environnement assez surprenant.

Jean-Emmanuel Denave


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