Classe internationale


«Trouver l'infini dans un grain de sable». C'est la profession de foi énoncée par un trio de frère (Jean) et sœurs (Laurence et Claire) originaire de Toulouse et formant International Hyper Rythmique. Un projet qui ressemble à ces films que l'on se fait enfant lorsque dans la forêt ou dans un pré on s'invente mille vies pour réfracter ou dilater le temps de l'innocence. La fratrie Martial-Guilhem semble n'être pas sortie de cette phase rêveuse et vouloir en livrer la bande-son, entre dream pop et slowcore, rêves sucrés et désillusions masquées.

En 2009, le trio avait déjà livré avec Unicity Nation et le single mange-cervelle Carry out quelques belles promesses, plus que confirmées à l'écoute de Below Sea Level, sorti cette année. Un album qui navigue certes volontiers dans les profonds et fascinants abysses où vivent les poissons chelous à tête halogène et aux dents bleues, mais fend tout aussi bien la stratosphère, à cheval sur des drones de guitares et des nappes de claviers poussés dans le dos par les voix de Laurence et Claire – en formation grégorienne quand elles n'attaquent pas en piqué.

C'est la formule d'International Hyper Rythmique : une oscillation permanente entre la gueule d'atmosphère et le coup de tronche indie. Avec comme fil rouge (et bleu et jaune et pourpre et parabolique) cette facilité mélodique qui n'empêche pas de chercher la petite bête, de se mettre en quête du grain de sable.

Stéphane Duchêne

International Hyper Rythmique
Au Kraspek Myzik, samedi 14 décembre


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