Sambinha fut la seule composition originale de la soirée, délicieuse petite samba brésilienne signée Dom La Nena : une jeune fille qui ne sait pas danser y tente de séduire par… la danse. Une petite douceur pleine d'humour que Rosemary et Dom font joliment entrer en résonnance avec une ballade caribéenne signée Lord Burgess et popularisée par Harry Belafonte, Jamaïca Farewell. Enchassés l'un dans l'autre les deux morceaux se font ainsi écho, à mesure que les deux jeunes femmes se répondent en une irrésistible séance d'envoûtement.
Classique secondaire de John Lennon, en témoignage de son amour éperdu pour Yoko Ono, Oh my love est aussi l'un des titres les plus repris de son répertoire (Jackson Browne, Martin Gore, Fredo Viola, Susheela Raman, The Wackers…). Il pouvait pas tomber mieux que dans l'escarcelle de chansons d'amour de Dom et Rosemary. Ici cajolé avec rondeur, dans les bras de Rosemary, cet amour n'est pas sans évoquer une petite sœur dépouillée de la version jadis chantée par Cilla Black.
Parmi les trésors dénichés par les deux jeunes femmes pour Birds on a Wire, ce Duerme Negrito, adaptation d'une berceuse vénézuélienne immortalisée par, entre autres, Mercedes Sosa ou Victor Jara. Une nourrice tente d'y endormir l'enfant d'une femme partie travailler aux champs. De cette comptine qui répète « Si tu ne dors pas, le diable blanc va venir manger tes petits pieds », Rosemary et Dom livrent une version canaille et ironique qui s'endiable à coups de violoncelle et d'onomatopées. Et retrouve ce plaisir si particulier de l'enfance : celui de la délicieuse terreur provoquée par le croquemitaine.