Sous tensions


Une fois mis de côté Von Poehl (Peter) et Von Baltazhar (Troy), qu'on laisse respectivement à leur patronyme et à leur pseudo, il existe à notre connaissance deux groupes en "Von", équivalent germanophone des groupes en "The". The Von Bondies – qui parvient à cumuler les deux – et Von Pariahs.

Les uns comme les autres ne sont pas plus Allemands qu'une Ford Mustang ou un kouign-amann, mais ils ont en commun cette propension à pratiquer un rock simple et direct. Des guitares, des guitares, des guitares, voilà ce qui les démange. Et où est-ce qu'on range les guitares ?  Au garage bien sûr. On construit même ses murs avec.

La comparaison, qui comme chacun sait ne vaut pas raison, s'arrête là. Car Von Pariahs sublime le tout à la peinture métallique appliquée à grands coups de basse cold wave. Sans doute parce que leur chanteur, originaire de Jersey, a amené avec lui les courants froids en provenance de la Mère Albion. 

Bien sûr, tout ça pourrait ne pas casser trois pattes à un canard – tout en étant en mesure de démembrer un éléphant à dix mètres. Mais plus protée qu'il n'en a l'air, Von Pariahs est capable de virer New Order sous amphét' (At the Fairground, nappé de synthés) ou The Verve démoniaque (Under the Guns), voire de livrer un aperçu de ce qu'aurait pu donner un Robert Smith sujet à des accès de colère – insérer ici un effort d'imagination – sur Someone New.

Du titre de l'album Hidden Tensionstensions cachées»), on en vient à se dire que la tension opère en fait davantage comme le paravent d'autres dimensions, cachées et beaucoup plus riches.

Von Pariahs
Au Ninkasi Kafé, vendredi 20 décembre


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