C'est dans les boîtes !

Il paraît que si le Père Noël faisait vraiment le tour du globe aussi rapidement qu'on le laisse entendre aux enfants, il se désintègrerait. Si vous prenez part à l'un des réveillons électroniques ci-dessous, il risque de vous arriver la même chose. Benjamin Mialot


Chaque année à cette période, c'est la même désillusion : pas grand chose à se mettre sous la semelle le soir du 31 pour l'amateur de clubbing un peu exigeant. Entre les soirées portes closes (Le Sucre, le Club Transbo et toutes les autres salles dont la transe collective n'est pas le seul fonds de commerce se plient à la trêve des confiseurs), les privatisations (le Platinium a été prêté aux petits glandeurs du programme Erasmus), les rendez-vous anti-datés (voir en page 15) et l'hégémonie des fêtes à thème (dans le genre, celle du Kao, d'inspiration brésilienne, devrait à nouveau être la moins guindée et la moins snob), le seul réveillon qui semble à portée est celui, chocolaté et emballé dans du papier doré, que l'on vend au kilo dans les dépôts interlopes du sixième arrondissement. Heureusement, trois clubs veillent au grain.

C'est qui qui ? C'est Kiko

D'abord le Distrikt XII. Le petit dernier des nombreux lieux de vie nocturne inaugurés la saison passée recevra Kiko, pionnier grenoblois qui, depuis ses débuts en tant qu'importateur de house à l'aube des années 90 (en duo avec Oxia, sous le nom de Phunky Data) à sa métamorphose en épigraphe de l'italo-disco et de la new wave à l'aube du XXIe siècle (ah ! l'inoubliable Monique, tout en vélocité "moroderienne"), a autant fait pour la légitimé des musiques électroniques que ses concitoyens plus exposés (The Hacker et Miss Kittin; au hasard).

Ensuite le DV1, où se produira, en partie au profit de l'Institut départemental de l'enfance et de la famille de Parilly (dans l'esprit du concert "Le Père Noël et ses rockers" du Transbo, un jouet neuf amené égal un shooter offert), DJ Steaw, Rennais bûcheur et expérimenté qui en l'espace d'une paire d'années s'est imposé comme une valeur sûre de la deep house (notamment via son propre label, le bien nommé Rutilance).

Enfin le Terminal, où se tiendra l'événement le plus intense, puisqu'il débutera peu avant minuit pour s'achever vers dix heures du matin. Durant ce laps de temps se succèderont aux platines des habitués du lieu, de JNPLSRC du collectif CLFT à Leome d'Insomnie Musique en passant par Yogi et Outbak d'Ed'n'Legs. Autant d'activistes lyonnais et bien d'autres qui, au regard de leurs états de service annuels, mériteront bien leur jour férié.


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François Damiens l’ultra-terrestre