Boules et Bull


La musique électrique, comme tout culte digne de ce nom («rock'n'roll is my religion and my law», grinçait Ozzy Osbourne à l'époque où il ne ressemblait pas à une statue de cire de John Lennon), est régie par un ensemble de commandements d'origines douteuses et plus ou moins sensés. Exemple : tu ne joueras pas de la basse avec un médiator. Ou encore : tu n'assureras pas toi-même le mastering de tes disques. Notre préféré est le suivant : ton groupe sonnera mieux avec deux batteurs (cf. The Melvins, The Go! Team et tant d'autres).

Le duo 2 Boules Vanille l'a suivi à la lettre, puisqu'il a recours à ce seul instrument. A une subtilité près : chaque kit est relié à des synthé analogiques qui ne laissent échapper leurs sonorités surannées qu'à l'impact. Et d'impact, la musique de ces deux Stéphanois biberonnés au mercure n'en manque pas : à la croisée d'une techno archaïque, de la cacophonie improvisée et du punk pouët-pouët, elle est aussi bizarre et tonique que ces clowns qui, dans les rodéos, ont pour mission d'éloigner les Brahma bulls de leurs cavaliers désarçonnés.

La comparaison n'est pas fortuite, 2 Boules Vanille ayant été invité à se produire au Sucre, ce vendredi 31 janvier, dans le cadre d'une soirée taureau mécanique.

Benjamin Mialot


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L’humain à cœur ouvert