Hey Jo


Ceux qui l'ont connu comme guitariste de ces sacrés showmen pop de Green Olive – irrésistible machine à tubes rangée des bolides en sortie d'une tournée américaine et à l'aube de ce qui aurait pu être une jolie petite "carrière" – se souviennent sans doute du premier disque solo de Joseph Merrick, Circus Circus. Où cet Ardéchois, Lyonnais d'adoption, étalait toute sa science de la désinvolture pop et une guirlande d'influences allant d'Elliot Smith à Omar Rodriguez Lopez et John Frusciante.
 

Rarement on avait entendu type si cool chanter No Cool – preuve sans doute que la désinvolture est parfois le masque de la tension. Dans la foulée, le jeune homme quittait Lyon pour un "vrai métier" à la Capitale – foutue fuite des cerveaux, tiens.
 

Sauf que le revoilà avec un autre album, Fatalitas, réalisé avec la complicité de Stéphane Garry des excellents Pokett, et qui oscille entre folk laidback, pop faussement lo-fi et Arcade Fire aux champs – le très beau Last Summer. Mieux, Jo Merrick nous fait le plaisir de venir présenter l'objet en ses anciennes terres, au Sirius, le 13 février, le même soir que Ronan Siri, et surtout cinq ans jour pour jour après son dernier concert lyonnais. Un joli cadeau pour tous ceux à qui il a manqué.
 

Stéphane Duchêne


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Le sacré du Printemps