Trois RDV nocturnes à ne pas manquer cette semaine : Mumdance à la Marquise, Redshape au DV1 et le label Fachwerks Records au Sucre. Benjamin Mialot
A peine a-t-elle retrouvée le devant de la scène - avec Ritual, live aux ensorcelants accents tribaux élaboré avec les designers scéniques de WSK - que Flore repasse (partiellement) derrière, le temps d'organiser à la Marquise la septième de ses soirées Polaar, dédiées au versant le plus métissé de la bass music. Elle accueillera pour l'occasion Mumdance, Britannique parrainé par Diplo qui, s'il revendique un peu trop crânement son originalité, n'en est pas moins l'auteur, à la croisée de la techno pour soundsystem et du grime pour radio pirate, parmi les plus grisants de ces dernières années.
Qu'est-ce qui est jaune et traverse les murs ? Une banane magique. Facile. Qu'est-ce qui est rouge et écrasé contre un mur ? Une tomate qui s'est prise pour une banane magique. Facile aussi. Plus dur : qu'est-ce qui est rouge et qui donne envie de se taper la tête contre les murs (mettons ceux du DV1) ? Redshape, Berlinois au look de premier rôle d'un remake d'Halloween signé Mario Bava et aux productions à mi-chemin de la techno canonique et de l'ambient en cinémascope aussi exigeantes qu'évocatrices – comme peuvent l'être celles de Carl Craig, entre autres identités qu'on lui a un jour prêtées.
Prenez le label Fachwerk Records. Prononcez son nom la bouche pleine de frelons – avec l'accord de parents si vous êtes mineurs. Vous obtenez Fat Wreck Chords. Le parallèle s'arrête là. Rien à voir en effet entre le punk rock frondeur promu par le leader de NOFX et la techno monochrome et opiniâtre (du genre, en somme, à faire suinter les murs du Berghain) dont le prochain invité du Sucre est depuis 2008 l'un des fers de lance. A la limite une certaine idée du fun en bande organisée, dont on pourra prendre la mesure en compagnie de deux de ses fondateurs, Mike Dehnert et Roman Lindau.