Perdu dans l'espace


Au Petit Bulletin on a toujours aimé Florent Marchet. Et ce depuis les débuts discographiques du Berrichon il y a une décennie tout juste. On a aimé Gargilesse, Rio Baril et Courchevel parce qu'on aime voyager avec lui. Or c'est à l'amour qu'on porte à un chanteur qu'on peut voir jusqu'où il peut aller trop loin. Car on a eu plus de mal à embarquer pour la Bambi Galaxy, le projet pop intersidéral que nous a livré Marchet en guise de dernier album en date. Un délire certes accrocheur mais qui s'égare parfois à force de vouloir se (nous) perdre dans l'espace. Entre "Sébastien Tellier meets 2001, l'Odyssée de l'espace" et Michel Houellebecq en guest star d'un hypothétique Battlestar Galactica : the musical, Bambi Galaxy est fascinant à bien des égards et aligne son lot de grandes chansons rétrofuturistes. Mais le jusqu'au boutisme du concept – chose avec laquelle Marchet est généralement très à l'aise – tire parfois à la ligne. Ce qui est un petit pas pour Marchet est un trop grand pas pour nous, et l'on se demande parfois à quel degré il faut prendre toute cette histoire. Reste que sur scène, en l'occurrence celle du Kao, le 19 avril, le voyage vaudra peut-être le détour. L'occasion aussi de lui demander, comme sur le premier single de l'album : «Où étais-tu ?».

 

Stéphane Duchêne


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