Le paradis des songes


Ecrit par Steven Banks, auteur de Bob l'Eponge, le spectacle Shadowland est interprété par la compagnie américaine Pilobolus, influencée par le travail du danseur et chorégraphe Alwin Nikolais. Il conte l'histoire d'une jeune fille en quête d'indépendance, fuyant le réel dans ses rêves. La voilà propulsée dans un univers à la lisière du fantastique où, entre ombres (chinoises) et lumière, apparaissent neuf danseurs-acrobates tout en muscles et en rondeurs. Comme des vagues, ils se meuvent à même le sol ou très haut dans les airs, de pirouettes en numéros de voltige, évoluant derrière un écran en diverses silhouettes surprenantes : crabes, château, plantes carnivores ou même centaure. On assiste à des courses-poursuites – trop nombreuses – dans des décors allant aussi bien du restaurant plein de vie à la grotte sombre et obscure – une scène dans un cirque, où chaque prestation est entrecoupée de coups de fouet, apparait même assez cauchemardesque.

Dans l'ensemble, la réalisation est divertissante et inventive, misant sur le caractère athlétique de la danse. Néanmoins, les costumes laissent à désirer, se résumant parfois plus à des tenues de natation qu'à de véritables parures d'acrobates. D'autre part, si le récit de cette jeune fille transformée en chien et de son parcours initiatique à travers le pays des ombres ne manque pas d'originalité, on était en droit d'attendre de plus de poésie et de magie de la part d'un spectacle jeune public. Reste un numéro final des plus sympathiques, où les danseurs transforment leurs corps en alphabet vivant, remerciant Lyon et rendant un petit hommage à la France, sa tour Eiffel et ses vespas.

Pauline Lambert

Shadowland
A la Maison de la Danse, jusqu'au dimanche 13 avril


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Taureau ailé