Raging bals


La prochaine fois que vous irez à la cueillette aux champignons, demandez à un schtroumpf ce qu'il pense de la musique électronique et de la musique folklorique, il vous répondra à coup sûr : «tout ça, c'est bonnet blanc et blanc bonnet». Et il n'aura pas tort.

Les boucles rythmiques dont la répétition entraîne des réponses musculaires involontaires, parfois jusqu'à la transe ? Check. Les rassemblements plus ou moins clandestins dans des lieux a priori inadaptés à la liesse collective (appartements, places publiques, marché...) ? Check. Les enchaînements œcuméniques de sous-genres pourtant très codifiés – danses de couple (comme la scottish, un dérivé de polka sans rapport avec l'Écosse), danses collectives (par exemple la chapelloise, d'origine suédoise et rythmée par des changements de partenaire), bizarreries bretonnes (tel le fameux rond de Saint-Vincent), etc. – jusqu'au petit matin ? Check. La mauvaise réputation auprès du grand public ? Check aussi. L'événement militant qui, prenant la rue avec le concours d'une nouvelle génération de musiciens pas franchement orthodoxes – à l'image de l'accordéoniste Aurélien Claranbaux, aussi imprévisible qu'habité, ou de ceux, foufous et virtuoses, du quatuor belge Tref – entend la dissiper  ? Encore check : les «dégénérés» ont Nuits Sonores, les «ringards» ont Funambals, dont la cinquième édition essaimera initiations, stages de perfectionnement et bals au CCO et dans les moindres recoins du quatrième arrondissement, avant un final «sauvage» place Guichard. Ne choisissez pas votre camp, camarades.

Benjamin Mialot

Funambals
Du mercredi 30 avril au dimanche 4 mai


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Des rotatives aux planches