Here come The Datsuns


A l'heure où Jack White fait plus parler de lui pour ses trouvailles marketing (une exhumation de l'antédiluvien catalogue Paramount Records emballée dans une mallette de hobo en chêne, un disque enregistré et pressé en moins de trois heures pour le Record Store Day, une édition vinyle de son futur Lazarello dont les secrets se dévoileront en fonction de sa vitesse de rotation et la position de la tête de lecture...) que pour sa musique, il est urgent de reconsidérer ces pièces rapportées du "retour du rock" que furent les Datsuns.

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir marché dans les pas de l'intraitable meneur des White Stripes, ce quatuor d'avortons aux cheveux gras fondé en 2000 en Nouvelle-Zélande s'échinant, depuis cinq albums à ce jour, à adapter au rythme de vie, aux normes électriques et à l'humeur de son époque les musiques vernaculaires anglo-saxonnes. En d'autres termes, chez les Datsuns, ça joue (souvent très) vite, (tout le temps très) fort et avec une hargne toute punk des morceaux qui doivent autant au blues pour grosses cylindrées du MC5 qu'au boogie rock pas vraiment dégagé sous les aisselles d'AC/DC.

Avec ce que cela suppose de bavardages à la six-cordes et de montées dans les aigus aussi mélodieuses que des crissements de craies. De rares atteintes au bon goût (Pitchfork les a toujours honnis) que leurs concerts commutent en autant de plaisirs coupables. Ironie du sort, c'est à la faveur de l'une de ces foudroyantes prestations que White les avaient repérés et ramenés des antipodes.

Benjamin Mialot

The Datsuns [+ The Black Flowers]
A l'Ayers Rock Boat, mardi 20 mai


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