Des bugs et des matrices


Depuis son ouverture, le Lavoir s'est imposé comme un lieu incontournable en matière d'expérimentation artistique et festive - en dépit de sa fermeture à minuit. La curiosité insatiable de ses fondateurs, Olivier Rey et Julien Ribeiro, les a amenés à être sollicités par de nombreux festivals, dont ils accueillent des temps forts, d'Écrans mixtes au Mirage Festival en passant par Paroles en festival. À leur tour d'en initier un avec Ladybug, qui rassemblera durant quatre jours les femmes qui font la création numérique en Europe. Un sujet qui préoccupe depuis longtemps déjà les deux lurons - ils étaient à l'origine des soirées Lectroniques au Théâtre de l'Elysée.

Hormis une incontournable table ronde sur l'égalité homme/femme dans ce domaine, il y sera surtout et heureusement question d'art, à commencer par celui toujours magnétique d'Adrien M. et Claire B. qui, avant de créer Pixel à la Maison de la danse avec Mourad Merzouki (en janvier 2015), se proposent avec Water Cycle, une véritable anamorphose aquatique obtenue par une savante programmation informatique, de remettre de l'eau dans ledit lavoir. Au Théâtre des Ateliers, où se déroule en partie le festival, les Franco-belge-néerlandaise de Lady Zone inviteront elles, entre deux performances, à un voyage sur Internet pendant les années 40. À voir aussi cette intrigante belgitude qu'est Le Capitalisme n'est pas une catastrophe par The Ultimate Compagny, ou quand un artiste se retrouve avec le pouvoir d'un trader. Enfin, puisque le Lavoir ne serait pas le Lavoir sans ses mythique parties, Clara Moto sera de passage samedi pour un set intime (et sur réservation !) à des lieues des hangars impersonnels qu'elle remplit d'ordinaire.

Nadja Pobel

Ladybug
Au Lavoir public et aux Ateliers, du jeudi 22 au dimanche 25 mai


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Deux jours, une nuit