Un cargo rempli de viande saoule et décoré comme un parc aquatique moldave. C'est ainsi qu'est perçu l'Ayers Rock Boat par la plupart des Lyonnais de plus de vingt ans. Depuis quelques semaines, la comparaison ne tient plus : à la faveur d'une série de concerts sentant bon la paire de Vans à damiers et le tatouage de eight ball enflammée, autrement dit dans l'esprit de ce qui peut se faire au Clacson ou au Trokson, pour reprendre les comparaisons de Guillaume Baron, son programmateur (et contributeur de l'excellente revue rétro-pop Rockyrama, dont le quatrième numéro sera lancé vendredi 20 juin à la galerie Datta), le navire apparaît de plus en plus raccord avec l'imagerie de pub paumé dans l'outback qu'évoque son nom.
Après les Helvètes biberonnés à l'eau de bayou de Mama Rosin, les sauvageons du bout du monde The Datsuns et Lisa & the Lips, le side-project du couple à la tête des fiévreux Bellrays, le décollement d'étiquette se poursuivra en écho au Hellfest mardi 24 juin avec Kadavar, trio allemand versé dans l'art réjouissant du classic rock occulte à la Black Sabbath. Une date d'autant plus symbolique qu'elle coïncide avec les trois ans du bateau, dont la célébration se poursuivra le lendemain avec des DJ sets de sept de ses habitués.
Benjamin Mialot