Les "Victor" de la musique


Sans céder à l'usage du jargon technocratique de nos édiles, aurons-nous "l'aplomb" de dire que ce petit bijou de festival qu'est BWd12 illustre à merveille la dichotomie entre horizontalité et verticalité ? Verticalité, en effet, car quiconque se penche un peu trop au-dessus des Gorges de la Loire se rappellera peut-être la plaque qui ornait jadis les fenêtres à manivelle de nos trains («E pericoloso sporgersi / «Ne pas se pencher au dehors»). Horizontalité d'autre part car ici, à Saint-Victor-sur-Loire, la proximité avec les artistes n'est pas un concept sorti d'un cabinet de conseil en communication. Dans l'amphithéâtre du château, on est même parfois tenté de se lever pour tourner les pages sur les pupitres. 

L'édition 2014, la dixième de ce temple de la musique de chambre, s'articule autour de quatre «histoires» regroupant différents répertoires musicaux : "histoires d'amour", qui revisite les compositions qui ont marqué l'événement, "histoires de créateurs", navigation aux instruments à travers la création musicale française du XXe siècle (Ravel, Messiaen, Poulenc...), "histoires viennoises", pour déguster une sachertorte en musique accompagnée de sa chocolatière en argent au son de Mozart, Schubert ou Brahm, et enfin des "histoires de bêtes" (du Carnaval des animaux à Pierre et le Loup) pour un bestiaire digne de Noé. Dans tous les cas, des interprètes fidèles au festival en profiteront pour faire leur retour en terre ligérienne, accompagnés par de nouveaux archets et quelques noms connus, à l'instar du violoniste Nicolas Dautricourt.

 

Alain Koenig

BWd12
A Saint-Victor-sur-Loire (42), du 28 au 31 août


<< article précédent
Une famille en or