Le Sucre, notre ami d'en haut

Son premier anniversaire tout juste révolu, le Sucre passe à l'heure d'été avec un programme à trois entrées qui va vous faire voir (ou plutôt entendre) du pays. Embarquement immédiat. Benjamin Mialot


Rarement rédacteurs du Petit Bulletin furent autant humiliés que lors du tournoi de ping-pong qui rythma l'été inaugural du Sucre. Inutile, donc, d'espérer profiter de sa deuxième édition pour nous la mettre façon Jean-Philippe Gatien : cette année, ce sera sans nous. Ce ne sont heureusement pas les meilleures raisons qui manqueront d'escalader le rooftop dans les semaines qui viennent. Elles sont même au nombre d'un multiple de trois, son programme estival se découpant en une triplette de cycles thématiques.

 

Le premier, élaboré avec Rinse FM – radio londonienne naguère pirate qui fut aux premières loges de l'avènement de la bass music – se présente comme un recensement des individus qui, demain, sans doute, constitueront les points cardinaux de la scène électronique lyonnaise. Parmi eux, des disquaires (Sofa Records le 24 juillet, Groovedge le 7 août, Chez Émile le 14), des collectifs qui n'ont déjà plus grand chose à prouver (à l'instar du Palma Sound System, le 31 juillet, ou du crew Macadam Mambo, le 28 août), des hot prospects de la techno (tel le puriste de l'éthényle Multi, le 17 juillet) et de la house (comme Perrine, le 21 août), bref pas mal de futur beau monde. Mais aussi quelques curieux oublis.

 

Rendez-vous en terre inconnue

Le deuxième rendez-vous, consacré aux labels qui réinventent l'idée d'une french touch, en corrigera un le 15 août en mettant à l'honneur la milice techno CLFT via, notamment, leBritannique Ben Gibson, producteur-penseur dans la lignée de Jeff Mills. Pour le reste, sortis de focus sur de tout aussi probes structures nantaise (Fragil Musique, le 22 août, avec le fracassant Crackboy) et parisienne (Construct Re-form, le 29, avec le planant Antigone), et d'une nuit Infiné en compagnie des frères Spitzer (le 25 juillet), on sera rarement en terrain connu. Plutôt en terrain miné même, comme dans l'expression "se mettre une mine", dans le cas du duo Zombies in Miami, équivalent mexicain des psychédéliques Pachanga Boysqui représentera le label-restaurant-bar-club-hôtel-blog (!) La Dame Noir le 1er août.

 

Et qui dit Pachanga Boys dit Rebolledo, ditCómeme (du nom du label fondé par Matias Aguayo) et dit Chili, l'une des lointaines destinations que mettra à l'honneur le troisième volet, conçu comme un tour du monde. Il recevra pour l'occasion Alejandro Paz(le 30 août), éminent ambassadeur de cette house cosmico-débile qui a fait la réputation de... Cómeme – «oulala l'enchaînement !», comme dirait Bob Sinclar. Également au programme : l'Italie, avec le disco cheesy à souhait (il est signé sur Mozzarella Recordings, ça ne trompe pas) d'Italo Brutalo (le 17 juillet) ; le Brésil, avec celui, torride (dans tous les sens du terme), de Selvagem(le 26 août) ; ou encore la Jamaïque, avec l'excellent sound-system bristolien Livity Sound (le 9 août), dépositaire d'une dub techno spartiate et exploratoire à nulle autre pareille. Et l'Allemagne alors ? Elle viendra fêter, en la personne de Marcel Fengler et pour la dernière soirée "Reality" de la saison, sa probable victoire en Coupe du monde dimanche 27 juillet au son, aussi impitoyable que son jeu, de la techno à la mode Ostgut Ton.


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