Souriez, c'est l'été


Chaque été, c'est la même chose : tandis que les gens de théâtre se piquent la ruche à l'origan du Comtat entre deux huées dans la cour d'honneur du Palais des papes, les pauvres drilles du café-théâtre, eux, assurent le service minimum. Le service strict minimum, même, la quasi-totalité des humoristes de France et de Navarre étant eux-mêmes bien occupés à brader leur amour-propre aux abords dudit Palais.

Ce n'est pas le cas de Jefferey Jordan, qui passera toute la saison à affiner son déjà très solide one-man-show à triple malus – il est auvergnat, gay et violoniste – à l'Espace Gerson (jusqu'au 26 juillet) puis aux Tontons Flingueurs (du 13 au 31 août), ni celui de Mathieu Cohin qui, en attendant le retour du sémillant Alex Ramirès (à partir du 2 septembre) et que les corrosifs Antoine Demor et Victor Rossi récidivent au Repaire (du 1er au 29 août pour l'un, du 2 au 30 pour l'autre), présente au Boui-Boui (jusqu'au 26 juillet) un mignonnet seul-en-scène-avec-une-guitare-et-un-accordéon.

Côté boulevard, deux auteurs feront tourner la boutique. D'un côté l'expert en disputes Pierre Fontès, avec les peu originaux mais efficaces A table ! (à la Comédie-odéon jusqu'au 27 septembre) et Le Gros Cadeau (même période, mais au Boui-Boui). De l'autre Reda Cheraitia, avec le remarquable duo de contraires métaphysique Stand By (jusqu'au 30 août au Boui Boui) et son pendant  "à gros budget" (quatre comédiens, une histoire d'échange de corps entre une cadre aux dents longues et un intérimaire aux poils carpiens à l'avenant) Vice Versa (pareil, à la Comédie-Odéon). Sans oublier, bien sûr, notre cher Christophe Chabert qui, début de la consécration, reprendra dès le 5 août ses corrosives Ventes privées au Rideau Rouge.


Benjamin Mialot


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Aller bon train