La fière abbaye de Cluny


Il est des endroits qui, à eux seuls, englobent une époque. Cluny est de ceux-là : son abbaye a tout simplement été le siège du plus grand ordre monastique de l'Occident médiéval. C'est en effet là qu'en 910 s'est joué le renouveau de l'Eglise catholique. Après s'être de plus en plus mêlés à la vie des laïcs, les moines et les abbés décident de se recentrer sur leur objet, la prière. Les monastères bénédictins se retrouvent directement rattachés à la papauté. Peu à peu, d'autres s'agrègent et suivent les mêmes préceptes, qui condamnent la violence ou célèbrent les morts qui ont fait un don (c'est d'ailleurs de là que vient cette fête des défunts célébrée au lendemain de la Toussaint), tandis que la richesse et l'ostentation sont bientôt contrées par des mouvements prônant l'austérité (la Grande chartreuse, fondée en 1084, ou Cîteaux en 1098).

Dans l'intervalle, Cluny se développe considérablement, au point de devenir une ville dont subsiste aujourd'hui encore une partie non négligeable, malgré les pillages et la vente à la pièce du site lorsqu'il devint, à la Révolution, un bien national. Restent des tours, des bâtiments des XVIIe et XVIIIe (dont le cloître) et 10% de l'abbatiale Cluny III, qui fut en son temps la plus vaste église du monde, jusqu'à la construction de Saint-Pierre de Rome.

Un très important travail de reconstitution vidéo a été fait ces dernières années, à partir de dessins et de relevés d'archéologues. Il est présenté via un film 3D et des panneaux qui permettent de s'imaginer, grâce à la réalité augmentée, ce que fut le lieu. Entre les vestiges vieux de onze siècles et les technologies numériques, c'est alors l'histoire qui prend forme.

 

Nadja Pobel

Cluny et son abbaye (Saône-et-Loire)
A 88 km de Lyon


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