Maintenant ou jamais

De Serge Frydman (Fr, 1h35) avec Leïla Bekhti, Nicolas Duvauchelle, Arthur Dupont…


Charles et Juliette rêvent de s'installer avec leurs enfants dans une maison à la campagne, loin des appartements parisiens étriqués. Alors que le chantier démarre, Charles est licencié par la banque qui l'employait ; et, un soir, Juliette se fait voler son sac par un inconnu. Plutôt que de le dénoncer à la police, elle finit par proposer à ce petit voleur sans envergure un deal : organiser le braquage de la banque sus-citée.

Maintenant ou jamais commence donc comme Une vie meilleure (déjà avec Leïla Bekhti) et se poursuit à la façon de Sur mes lèvres, avec une femme qui révèle une nature héroïque au contact du crime. L'addition mécanique de deux bons films n'accouche pas forcément d'une merveille, et Serge Frydman a bien du mal à camoufler les invraisemblances de son scénario. Le coup de force initial — le basculement de Juliette et son plan parfaitement orchestré qui surgit tel le lapin du chapeau —pèse lourd sur les péripéties à venir — dont une obscure visite à des malfrats belges trafiquants sur les champs de course ; quant aux atermoiements des personnages, ils ne servent qu'à différer le moment, inéluctable, où ils passeront à l'action.

Même lorsqu'il s'engage tardivement dans la voie du polar, le film manque cruellement de tranchant, trop occupé à illustrer son scénario plutôt qu'à le dynamiter par la mise en scène, purement fonctionnelle, dont le surdécoupage souligne l'absence de parti pris. Trop de scénario, trop de plans, trop de psychologie, et clairement pas assez de cinéma…

Christophe Chabert


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