A voir et à revoir


Secret d'une fin saison triomphale, le nouveau cirque est aussi cette année celui d'une rentrée haute en couleurs, Biennale oblige. Deux artistes devraient comme à leur habitue s'y jouer des frontières entre danse et contorsion. D'un côté le démiurge James Thierrée qui, quatre ans après l'insulaire Raoul, compose avec Tabac rouge (du 10 au 22 septembre au TNP) un conte baroque plein de peine et de fureur : celles d'un peuple opprimé par un roi crapoteux régnant sur un fatras de miroirs rouillés, d'échafaudages de guingois et de meubles poussiéreux. De l'autre Yoann Bourgeois, qui poursuit avec Celui qui tombe (les 20 et 21 septembre à l'Opéra), pièce pour six interprètes sur un sol mobile, ses délicates études du corps en déséquilibre.

Également au programme de la grand-messe de la chorégraphie, la compagnie XY, qui avec Il n'est pas encore minuit... (aux Célestins du 12 au 18 septembre puis à Villefranche en mai), une création pour pas moins de vingt-deux acrobates, démultiplie son art du porté jusqu'au vertige, et l'ex-athlète Pierre Rigal, qui présente Bataille (au Théâtre de Vénissieux le 30 septembre, featuring Pierre Cartonnet, le Genarro du Lucrère Borgia de David Bobée), une baston dansée et clownesque d'une violence et d'une absurdité saisissantes.

La suite sera plus mineure : passés les retours attendus des Canadiens des 7 Doigts de la main (Séquence 8, à la Maison de la danse en décembre), d'Aurélien Bory (le renversant Plan B, à la Maison de la danse en mars) de Lapsus (Six pieds sur Terre, en janvier au Sémaphore et en juin au TNG) et des ex-Circa de Casus (Knee Deep, à Villefranche en novembre), il faudra sans doute attendre les Nuits de Fourvière pour que Newton fasse à nouveau la toupie dans son cercueil.

 

Benjamin Mialot


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