La saison danse en dix événements

La saison danse 2014-2015 s'annonce aussi riche et variée que la Biennale qui l'inaugure. Voici, à ce titre, (au moins) dix rendez-vous chorégraphiques à ne pas manquer cette année.


Hors-champ

La chorégraphe belge Michèle Noiret (née en 1960) a été formée à l'école Mudra de Maurice Béjart. Ancienne collaboratrice  du compositeur Karlheinz Stockhausen, son écriture fine, graphique, développe une danse aérée et tonique. Elle vient à Lyon avec une pièce singulière pour cinq interprètes et un cameraman, oscillant entre danse et cinéma (les danseurs sont filmés en direct et des images projetées sur différents écrans). Hors-champ joue de passages entre écrans et plateau, corps réels et corps imaginaires, et nous plonge dans une atmosphère anxiogène, tendue à l'extrême, énigmatique. Jean-Emmanuel Denave

Les 16 et 17 octobre à la Maison de la danse

 

 

 

William Forsythe

Après la venue exceptionnelle de la compagnie de William Forsythe pour la Biennale, vous pourrez poursuivre votre immersion dans l'univers du grand chorégraphe avec trois pièces interprétées par le Ballet de l'Opéra de Lyon. Soit un duo tout en ondulation et fusion sur une musique de Berio, Workwithinwork  ; le quatuor virtuose Steptext sur une sonate de Bach  ; et, surtout, le décoiffant One Flat Thing, Reproduced, propulsant quatorze danseurs déchaînés parmi des rangées de tables. Ce programme sera complété par la reprise de Sarabande de Benjamin Millepied, récemment nommé directeur de la danse à l'Opéra de Paris. JED

Du 4 au 7 novembre à l'Opéra

 

 

What the Body Does Not Remember

Ce n'est pas un pavé dans la mare mais littéralement des briques que lance sur scène le chorégraphe belge Wim Vandekeybus à la fin des années 1980. Sa première pièce, What the Body Does Not Remember, créée en 1987, fut un véritable uppercut artistique et rencontra étrangement d'emblée la notoriété avec un Bessie Award à New York. Un prix donné pour «la confrontation de la danse et de la musique dans un contexte dangereux et combatif»  ! Neufs danseuses et danseurs y prennent des risques physiques inédits et tentent de franchir nombre de limites formelles. Une œuvre clef et fracassante que le chorégraphe reprend cette année avec sa compagnie Ultima Vez. JED

Les 12 et 13 novembre à la Maison de la danse

 

 

Showtime

Depuis le début des années 2000 (avec les mémorables Animal ou Song and Dance aux Subsistances), nous n'avions, à Lyon, plus trop de nouvelles du chorégraphe d'origine américaine Mark Tompkins, artiste formé à la danse-contact de Steve Paxton mais refusant les genres et les classifications. L'électron libre revient cette année avec une comédie musicale inspirée des célèbres shows chatoyants et emplumés de Broadway. Mais, précise Mark Tompkins, «mes spectacles traitent des questions d'appartenance. Ces divertissements tragi-comiques et populaires interrogent la complexité du monde, luttent contre le politiquement correct et laissent souvent un arrière goût doux-amer». Vous voilà prévenus. JED

Du 14 au 18 janvier au Théâtre Croix-Rousse

 

 

Sadeh21

Directeur depuis vingt-cinq ans de la Batsheva Dance Company, le chorégraphe israélien Ohad Naharin (né en 1952) a fait du dépassement des limites et de l'exploration des extrêmes ses exigeantes visées artistiques. Créée en 2010 pour dix-huit interprètes, Sadeh21 se veut une nouvelle expérience «irradiante et radioactive, dangereuse et excitante». Sa bande-son signée Autechre, The Hafler Trio, Brian Eno ou encore Angelo Badalamenti annonce à elle seule une odyssée pour le moins inédite. Parvenant à concilier l'énergie brute aux formes les plus dessinées et précises, Ohad Naharin est capable aussi d'immerger le spectateur dans un lyrisme et un univers des plus rares aujourd'hui. JED

Du 14 au 17 janvier à la Maison de la danse

 

Aire de jeu

Pour la 4e édition consécutive, le festival Aire de jeu nous propose de découvrir un compositeur contemporain à travers plusieurs pièces de danse. Cette année, c'est le Finlandais Kalevi Aho qui sera à l'honneur. Son œuvre réunit notamment cinq opéras, une quinzaine de symphonies et une douzaine de concertos pour violons, flûtes mais aussi tubas, bassons et accordéons. Sa musique harmonieuse, ample, influencée par Einojuhani Rautavaara et par Dmitri Chostakovitch, sera la source de trois créations chorégraphiques signées Maud Le Pladec, la Cie Loge 22 et Adam Linder. JED

Du 27 au 31 janvier aux Subsistances

 

Drumming Live

«Anne-Teresa m'avait confié son souhait de transmettre quelques-unes de ses pièces majeures. Elle a finalement choisi notre ballet, et nous inaugurons un rendez-vous régulier pour les années à venir» s'enthousiasme Yorgos Loukos, directeur du Ballet de l'Opéra de Lyon. Un choix qui ravira les amateurs de danse contemporaine. Pièce créée en 1998 sur une partition du compositeur américain de musique répétitive Steve Reich, Drumming Live sera la première oeuvre de Keersmaeker transmise au Ballet. On y retrouvera le vocabulaire abstrait et ultra rigoureux de l'artiste belge, mais aussi une énergie physique plus explosive et contagieuse. JED

Du 7 au 11 avril à 20h30 à l'Opéra

 

 

Denis Plassard

Denis Plassard connaît une forte actualité cette année et l'on s'en réjouit  ! Il reprend notamment sa pièce Rites, réinvention cocasse et humoristique de rites dansés contemporains. Une pièce fraîche et légère qui contrastera quelque peu avec sa mise en scène de Chalet 1, texte d'André Baillon écrit dans le service psychiatrique de l'Hôpital La Salpêtrière... Enfin, le facétieux chorégraphe lyonnais dévoilera sa nouvelle création destinée au jeune public et se déroulant dans l'univers de la radio, Suivez les instructions. JED

Rites le 16 janvier au Toboggan

Suivez les instructions le 4 mars à l'Espace Albert Camus à Bron

Chalet 1 les 24 et 25 mars à la Maison de la danse

 

D'après une histoire vraie

Christian Rizzo a souvent divisé notre rédaction, entre admirateurs de la ligne claire du chorégraphe et pourfendeurs d'un langage hermétique. D'après une histoire vraie, sa dernière création dévoilée au Festival d'Avignon 2013, rebat les cartes, Rizzo lui-même expliquant avoir changé sa façon de travailler. Stop aux corps frêles et au sous-texte cérébral, place à une émotion brute. Soit huit danseurs et deux batteurs, pour une pièce centrée sur les danses folkloriques de groupe. Un jaillissement retranscrit sur scène en 1h15, dans une lente progression ; d'où un spectacle qui prend du corps au fil de la représentation, emportant littéralement le public qui finit par se croire à un concert de rock ou une rave. Magistral. Aurélien Martinez

Les 27 et 28 mars à la Maison de la danse

 

Hallo

On parle beaucoup aujourd'hui de nouveau cirque ou de fusion entre danse et cirque... Rendons hommage aux pionniers de cette nouvelle aventure artistique, tel le duo suisse Martin Zimmermann et Dimitri de Perrot dont les nombreuses pièces, kafkaïennes et burlesques à souhait, nous ont toujours enchantés. Avant de se lancer dans une nouvelle création en 2016, les deux complices présentent chacun cette année des projets en solo. A Lyon on pourra découvrir celui de Zimmerman, clown et acrobate qui composera une sorte d'autoportrait intimiste. JED

Du 8 au 10 avril à la Maison de la danse


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