Au premier rang des femmes puissantes – dont la touche à tout Meshell Ndegeocello le 14 novembre à l'Epicerie Moderne –, il y a bien sûr la reine Susheela Raman. Inclassable, cette grande habituée des salles lyonnaises (cette fois le Kao, le 17 octobre) l'est peut-être plus que n'importe qui. Avec Queen Between, elle joue justement les go-between avec des musiciens du Rajasthan et la tradition qawwalie.
Même constat pour une autre reine, Rosemary Standley qui, après Birds on a Wire avec Dom La Nena l'an dernier (à redécouvrir le 3 octobre à l'Atrium et le lendemain au Toboggan), vient présenter au Théâtre de Vénissieux, le 14 novembre, A Queen of Heart, un spectacle qui a déjà pris La Bastille (l'opéra parisien) et dans lequel elle se livre à un époustouflant exercice de transformisme music-hall où se croisent Purcell, Bashung, Nina Simone et l'âge d'or d'Hollywood.
Pas de quoi, sans doute, impressionner la soul-woman Sharon Jones, reine elle du label Daptone, qui revient en découdre avec ses Dap-kings au Radiant le 3 novembre.
Du côté de ces messieurs, Lee Fields viendra démontrer le 5 novembre à l'Epicerie Moderne qu'un digne héritier de James Brown (d'ailleurs surnommé Little JB) vaut autant si ce n'est plus qu'un biopic ; Bernhoft, le 23 novembre au Transbo, qu'on peut être danois et une idole du jazz – sans en faire complètement ; et Nosfell (Maison de la Danse le 15 novembre) qu'on peut... être Nosfell.
Bien sûr, il y a fort à parier que malgré ce casting automnal renforcé par la crème de l'Afrique – l'héritier du blues malien Vieux Farka Touré (Radiant, le 14 décembre) et ses cousins bleus du désert Tinariwen (30 novembre au Transbo) ; l'activiste ivoirien Tiken Jah Fakoly (13 novembre au Radiant) et le staff congolais Benda Bilili (le 11 décembre au Marché Gare), tous à l'écrasante popularité.
Lla star de cette rentrée, l'icône ultime de cette catégorie qui n'en est pas une, sera toutefois Gilberto Gil, en solo à l'Auditorium le 6 octobre. Une icône peut-être davantage connue aujourd'hui pour son passé de ministre de la culture brésilien sous Lula que pour la révolution tropicaliste qu'il a mise en œuvre dans la deuxième moitié des années 60 avec Caetano Veloso et quelques autres. Jetant ainsi d'immenses ponts entre musique traditionnelle, musiques dites "du monde" et pop – un bouleversement sans lequel une Flavia Coehlo (au Kao le 13 novembre) n'aurait peut-être pas le succès qui est le sien aujourd'hui ; sans lequel non plus, cette non-catégorie ne serait pas aussi riche.