L'Auditorium à la fête

A l'Auditorium cette saison, c'est champagne. Quarante bougies pour le lieu, soixante-dix pour son chef Leonard Slatkin, de nouveaux événements étonnants... De la musique comme s'il en pleuvait, de l'Amérique en découverte, de la danse, et même une intégrale des symphonies de Brahms. Une saison qui risque le trop ? Pascale Clavel


Jean-Marc Bador, directeur de l'Auditorium, a posé son style et la maison doit suivre. Il dépoussière, a envie, pense vite... Trop selon certains. Pourtant, il offre au public un choix inouï, varié, éclectique, sans perdre pour autant de vue l'option symphonique. «Une saison toute en couleurs qui porte au plus haut l'exigence artistique tout en s'aventurant avec délectation hors des sentiers battus». C'est ainsi qu'il nous résume son programme. Le décor étant posé, regardons de plus près ce patchwork musical.

A commencer par les dix jours de fête qui marqueront les quarante années d'existence de l'Auditorium et qui verront, comme un cadeau, Serge Baudo donner le 8 février La Symphonie fantastique, lui qui avait dirigé cette même œuvre le 14 février 1975 à l'ouverture de l'Auditorium. Séquence émotion donc.

Plusieurs fils rouge traversent le reste de la programmation. Les compositeurs américains, chers à Slatkin, vont ainsi côtoyer leurs homologues français, explorant ensemble les univers musicaux particuliers des deux pays. On entendra notamment Porgy and Bess (le 11 décembre) et West Side Story (du 31 décembre au 3 janvier), entre autres œuvres américaines populaires et néanmoins savamment écrites. Autre fil rouge, ou plutôt énorme corde à laquelle il faudra s'accrocher de toutes ses forces : l'intégrale des symphonies de Brahms, que le public pourra entendre le long d'un marathon (les 5, 7, 12 et 14 mars) d'une incroyable densité.

 

Petits plus en surabondance

Au delà de cette programmation symphonique et orchestrale immense, viennent se glisser ça et là des événements très inattendus, tel ce concert cor et orgue (le 30 novembre) aux alliances de timbres improbables, ou encore cette épopée du souffle (le 28 janvier), concert participatif pour enfants où l'harmonica, la basse et la batterie nous propulseront dans le Far West. Et que dire de la venue exceptionnelle le 21 mai du saxophoniste norvégien Jan Garbarek ? Pour un concert unique, il confrontera ses sonorités savoureuses à celles de son désormais complice indien Trilok Gurtu, pour un moment qui risque d'interrompre le temps. Toujours côté interprètes interplanétaires, il faut noter sur son agenda les soirées des 30 et 31 janvier, qui verront l'énigmatique Hélène Grimaud enchanter le concerto pour piano N° 1 de Brahms. Vous aimez les émotions rares ? Cette saison, vous serez servis à l'Auditorium.


<< article précédent
L’aventure continue