Faisant fi de toute logique de remplissage, c'est entre ses murs que L'Espace Gerson organisera, du 1er au 4 octobre, la deuxième édition de son festival, à l'exception de sa soirée de clôture, calée à la salle Rameau. Conséquence : tandis que les têtes d'affiche (Gérald Dahan, Shirley Souagnon et Oldelaf) se produiront sur la fameuse scène au pilier-qui-gêne-la-vue, Yohann Metay jouera son impayable Tragédie du dossard 521 devant cinq fois plus de spectateurs. Metay a beau être un homme de défis (ladite tragédie est inspirée de sa participation à l'ultra trail du Mont Blanc), c'est un peu comme si un rat se retrouvait à débarrasser un bourg allemand d'une infestation de flûtistes. Au-delà de cette bizarrerie, en fait d'origine administrative, c'est une fois de plus pour son tremplin que l'événement sort du lot. Parmi les neufs jeunes talents qui tenteront de succéder à Jean-Claude Camus (gratifié ici d'une date rien que pour lui), on mise sur Élodie Poux et Ludovic Thiévon, qui chacun à leur manière (rentre-dedans pour elle, pince-sans-rire pour lui) déboulonnent la culture pop, et sur le touche-à-tout Pierre Cartonnet, récemment vu et apprécié en danseur aux gencives ensanglantées (Bataille de Pierre Rigal) et en Gennaro athlétique dans le Lucrèce Borgia de David Bobée.
Benjamin Mialot