House of love


Il y a quelque chose de magique dans la musique de Dan Snaith – ici sous l'avatar de Caribou, car il en a d'autres, comme Manitoba, inutile donc de préciser ses origines canadiennes : sur son dernier album, Our Love, cette magie vous saisit dès les premières mesures, au son de Can't Do Without You, cette ritournelle aqueuse que l'on entend un peu partout de manière quasi subliminale – dans le rituel «coming next» de l'agonisant Grand Journal, il redonne un peu de vie à l'affaire. De fait, tout l'album plonge l'auditeur dans un bain foetal. Et en cela il est une suite assez logique à son précédent Swim.

Docteur en mathématiques, Dan Snaith/Caribou l'est aussi ès pop. Un mot à entendre dans un sens très large puisque sous un tapis de sonorités électroniques et surtout house, on déniche le sens mélodique des grandes œuvres de l'âge d'or pop – des Beach Boys aux Zombies – des teintes soul et de la sexytude r'n'b, comme sur l'obsédant Silver. C'est cette espèce de coolitude cérébrale qui fait tout le sel de Caribou – ou «le lait de [sa] tendresse humaine» pour paraphraser le titre d'un autre de ses précédents albums – puisque cette musique qui pourrait au premier abord apparaître froide, est non seulement tout l'inverse, mais qui plus est découle d'une sensibilité extrême.

Ainsi, Our Love tient-il également tout entier sur une thématique des paradoxes à l'oeuvre dans le sentiment amoureux – et notamment dans la vie conjugale – ces frictions qu'il engendre, que Snaith met magnifiquement en mots et en sons.

Caribou
Au Transbordeur, mardi 21 octobre


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