Trois Forsythe pour le prix d'un


Depuis trente ans qu'elles sont inscrites à son répertoire, le Ballet de l'Opéra de Lyon est sans doute le meilleur véhicule des recherches cinétiques de William Forsythe – nonobstant sa propre compagnie, même si sa première incursion en terres lyonnaises, lors de la dernière Biennale de la danse, a fait l'effet d'une douche froide. On peut le vérifier depuis la rentrée à Paris, où il assure le gros de l'hommage rendu par le Festival d'Automne au maître américain du néo-classicisme. On pourra surtout le constater du mardi 4 au vendredi 7 novembre, dates auxquelles le Ballet présentera, à domicile, trois de ses œuvres les plus emblématiques. L'occasion de redécouvrir Steptext, déconstruction pleine de danger et de maîtrise des codes du ballet classique qui posa en 1985 les bases du style Forsythe (corps en déséquilibre, mouvements explosifs, enchaînements fragmentés), mais aussi et surtout One Flat Thing, Reproduced (2000), sorte de contrepoint tout en tension et en articulations aux comédies musicales en milieu universitaire – une quinzaine d'interprètes s'y meuvent sur et entre autant de tables. L'occasion, aussi, de faire connaissance sur notre site avec notre Brigade du Ballet, petit groupe de spectateurs s'improvisant reporters le temps de répétitions.

Benjamin Mialot


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