UN CNSMD sans frontière


Pour la cinquième édition de ses "nuits festives", le Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Lyon entend nous faire passer une "Nuit transfrontalière" qui s'annonce étonnante. Et adresse là, en ces temps où les frontières ont plutot tendance à se fermer, un message quasi politique – qu'elle répètera à deux reprises ultérieurement dans la saison, articulant chaque soirée comme trois volets d'une seule et même œuvre.

Et qui mieux que l'inclassable violoncelliste Vincent Ségal pour s'en faire l'écho ? Véritable touche-à-tout, le prochain invité de nos PB Live (au Temple Lanterne le 28 novembre avec Piers Faccini) expérimente avec avidité tout ce qui lui tombe sous l'archet : de la pop au hip-hop, de la musique africaine à l'électro, il cherche et recherche des mélanges d'une texture toujours inattendue. Dans une première partie en forme de carte blanche, il associera ainsi les classes de violoncelle, viole de gambe et violoncelle baroque pour ce qui promet d'être un beau moment de décalage, avant de s'offrir un tête-à-tête avec le griot malien et maître de la kora à vingt-et-une cordes Ballaké Sissoko.

Les deux hommes ont beau être complices depuis longtemps, à la scène comme en studio – ils ont enregistré en 2009 un bel album de Chamber Music – on reste stupéfait par la façon dont, au-delà de leur immense technicité, ils cultivent l'art de la discussion musicale comme personne. Leurs instruments s'emmêlent dans des mélopées folles, se laissent parler l'un l'autre, se retrouvent... Et à chaque fois le public de s'évader et s'évader encore.

Pascale Clavel

Nuit transfrontalière
Au CNSMD vendredi 7 novembre


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