Ta gueule, pour de bon


Un professeur d'histoire-géographie au bout du rouleau et un criminel sur les dents se retrouvent par le plus malheureux des hasards dans une même clinique psychiatrique. Débute alors un huis clos verbal dont les deux protagonistes ne sortiront pas intacts.

Tel est le pitch de Ta gueule !, pièce écrite, mise en scène et à moitié interprétée par Jacques Chambon en 2009 et reprise du 5 au 15 novembre à L'Espace Gerson. Une comédie des contraires comme lui seul sait en trousser, et qui a ceci de particulier qu'elle est sa plus aboutie, alors même qu'elle est totalement exempte des sous-textes mélancoliques et sociaux qui font par ailleurs la particularité de son écriture – et l'intérêt de Plein phare, son plus bel accomplissement en tant qu'auteur. Sans doute, justement, parce qu'elle est un modèle de pure efficacité comique, où seuls comptent le plaisir du jeu – Dominic Palandri y est lui aussi irrésistible, avec sa diction apatride et son éternelle dégaine de premier rôle d'un film de Jean-Charles Hue – du gag hénaurme et de la vanne qui file droit vers le diaphragme. Difficile, dès lors, de ne pas éprouver un peu de chagrin à l'idée qu'il s'agisse là de ses ultimes représentations.

Benjamin Mialot


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