Trois RDV nocturnes à ne pas manquer cette semaine : DJ Fly et co. au Petit Salon, Massimiliano Pagliara au Terminal et Stephan Bodzin au Kao. Benjamin Mialot
La Fête des lumières constitue-t-elle une pollution visuelle néfaste aux oiseaux de nuit ? La question mérite d'être posée, à voir la platitude qui règne dans la prog électro de la semaine – d'autant plus fâcheuse que depuis la rentrée, Lyon a reçu chaque week-end de quoi provincialiser Berlin. N'était, notamment, ce nouveau rendez-vous (au Petit Salon) plein de promesses de lendemains courbaturés. C'est le maestro du scratch DJ Fly qui s'y colle le premier, entouré d'une belle meute de canidés hypersensibles aux infrasons – le crew Bass Freak Dogz, vous l'aurez deviné.
A force de voir dans la Scandinavie la terre promise du nu disco, on en oublierait presque que «les italiens font ça mieux», pour reprendre la maxime d'un célèbre label du genre – basé à Portland, mais qu'importe. Ainsi de Massimiliano Pagliara (avec un nom aussi typique, c'était ça où la production de gnocchis), résident du fameux Live At Robert Johnson de Francfort et auteur de deux beaux albums à danser vêtu d'un simple short doré – en particulier le récent With One Another, dont les arpèges cosmiques et basses qui pèsent de tout leur poids érotiseront le Terminal ce samedi.
2006 : quelques mois après l'élection de la très libérale Angela Merkel au poste de chancelière, le Brêmois Stephan Bodzin devient son propre patron (via la création du label Herzblut), après dix années de labeur dans l'ombre de ses compatriotes (principalement Oliver Huntemann et Marc Romboy). Coïncidence ? On ne pense pas. Toujours est-il que la gagnante dans l'histoire, c'est la musique (et par voie de conséquence le Kao). Car sa techno, minimale, mentale et truffée de glitches ludiques et de nappes menaçantes, est une jolie goutte d'originalité dans le noir océan du 4/4 formaté.