Little Garçon, petit mais costaud


Il y a les filles qui vous rendent marteau. Et il y a celles qui vous donnent l'impression qu'elles pourraient vous refaire le portrait façon Hammer Girl – la Bricol' Girl à gages de The Raid 2 – à la première flatterie un peu appuyée. Kro et Julia Kat appartiennent à la seconde catégorie et, à vue de nez, vous aurez à peine le temps de dire «hey les poufs» (quoi, c'est pas comme ça qu'on drague au XXIe siècle ?) que vous aurez un diastème de la largeur de Mjölnir. Enfin plutôt à vue d'oreille, les seuls clous qu'enfoncent ces deux demoiselles – plus un batteur qui ne la ramène pas trop – étant ceux qui fermeront les cercueils des phallocrates du one-two-three-four. Car Little Garçon, le groupe qu'elles font tourner depuis 2012, ne fait justement pas dans le garçon manqué. Ce qu'on entend sur Flatmate, l'EP que ces demoiselles du rock fort (désolé) viennent de sortir, c'est de la vraie furie de fille bien finie – à la bière et au vernis bleu électrique – quelque part entre les punkeries bas-de-la-frange de Bikini Kill et les pitreries vintages des sous-estimées Gore Gore Girls. Pas de quoi remplacer dans nos cœurs masochistes l'inatteignable Jemina Pearl – période Be Your Own Pet, pas quand elle s'est prise pour la nouvelle Gwen Stefani. Mais largement de quoi tenir la dragée haute aux excellents T.I.T.S., véritables délégués du garage insalubre qui fait frémir Paris depuis deux-trois ans (on y trouve entre autre des membres de Catholic Spray et Feeling of Love), aux côtés desquels elles se produisent cette semaine.

Benjamin Mialot

Little Garçon [+ T.I.T.S.]
Au Trokson mercredi 17 décembre

Flatmate (Autoproduction)


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Insomniaque - Soirées du 17 au 23 décembre