Confluence à la pointe

Quinze ans après que le Conseil général du Rhône ait initié la création d'un lieu regroupant les sciences naturelles, les techniques et même les beaux-arts, voici qu'ouvre enfin le Musée des Confluences. Aperçu rapide de son contenu avant que nous y revenions plus largement dans notre édition du mercredi 24. Nadja Pobel


Ce samedi à 10h, le public pourra enfin découvrir de l'intérieur ce drôle de nuage à la pointe du Confluent, entre Rhône, Saône et autoroute.

Une chose est certaine, le ravissement opère, les volumes d'une architecture conçue pour canaliser la lumière permettant même de défier la météo grise. Pour accéder aux étages, et donc aux expositions (les temporaires au niveau 1, les permanentes au niveau 2), il est possible d'emprunter un escalier, un escalator ou une rampe épousant le cristal, cet immense hall d'accueil de 12m sous plafond.

Bien sûr le musée aura couté cher, très cher et certainement plus cher qu'il n'aurait du en raison des difficultés des constructeurs à édifier ce monument complexe (voir tous les détails dans cet article de nos confrères de Rue89Lyon). Mais les collections laissent bouche bée par leur richesse et leur présentation.

Grâce au choix de confier à trois scénographes différents les quatre espaces permanents, c'est à chaque fois un univers très singulier qui s'offre au visiteur, invité à appréhender rien moins que notre histoire. L'aventure humaine est racontée en remontant à ses origines, en le plaçant au milieu des espèces (la plus belle salle, dont les vitrines anguleuses et jeux de transparence font écho aux contours du bâtiment), en montrant comme il a échangé, créé, organisé ses sociétés, puis en détaillant ses manières d'appréhender la mort. Animaux empaillés, squelettes (pour certains très imposants), outils (du sextant à l'appareil à raclette), objets de culte, vêtements, minéraux, fossiles ou encore machines se cotoient ainsi le long d'un véritable récit entremêlant tant les connaissances scientifiques - explicitées pour certaines via de très amusants cartoons - que les croyances.

Parallèlement, deux expositions temporaires ouvrent dès ce week-end : une très complète et détaillée consacrée à Emile Guimet, auquel le musée doit une partie de ses collections et qui a toujours eu à cœur de collecter des objets et de les porter à connaissance d'un large public. La seconde, Dans la chambre des merveilles, s'attache à montrer comment, dès la Renaissance, les premières pratiques d'expositions se tenaient : dans des cabinets de curiosité au foisonnement vivifiant.


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