Serge Baudo, comme en quarante


Evénement : Serge Baudo revient à l'Auditorium avec la Symphonie Fantastique de Berlioz sous le bras. Pour qui ne mesure pas l'immensité de la chose, il faut rappeler que le même Baudo a dirigé ce chef-d'œuvre romantique le 14 février 1975 dans un Auditorium alors flambant neuf. De quoi boucler la boucle ? Non. Car même si ces retrouvailles à la tête de l'ONL ont une saveur particulière, Baudo fait partie de ces chefs qui donnent un sens esthétique nouveau à chaque fois qu'ils prennent la baguette.

Qui mieux que lui a su redonner vie à la Jeanne au bûcher d'Arthur Honegger, faire entendre les couleurs inouïes du ballet Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, immortaliser le Stabat Mater de Poulenc sur un disque inégalé depuis son enregistrement en 1985 ? La Symphonie Fantastique, où Berlioz déploie tout son génie de l'orchestration, ne peut que se trouver magnifiée sous sa direction. Les péripéties à l'origine de cette œuvre sont bien connues : un coup de foudre du compositeur pour la jeune actrice anglaise Harriett Smithson. Les cinq mouvements de l'œuvres sont de fait autant d'épisodes d'une romance portée par une "idée fixe" mélodique que Berlioz malaxe et fait passer d'un pupitre à l'autre : les Rêveries - Passions d'un amoureux en proie à la mélancolie ; Un bal dont la musique s'envole dans un quasi-fouillis; une Scène aux champs où germent des soupçons d'infidélité ; une Marche au supplice qui le voit commettre l'irréparable ; et enfin un cauchemardesque Songe d'une nuit de Sabbat durant lequel sa belle se mêle à la ronde des sorcières. Emotion garantie.

Pascale Clavel

Symphonie fantastique
A l'Auditorium de Lyon dimanche 8 février


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