One Mic, le bon numéro


Pour inspirer le respect, certains rappeurs n'ont d'autre recours que la menace. C'est le cas de Necro, chez qui elle prend la forme d'un bodyguard chargé de mettre au pas les spectateurs ayant l'impudence de ne pas pogoter au rythme des instrus pré-enregistrés du graisseux New-yorkais. A ce propos, si vous avez eu l'heur de subir les assauts de ce sosie arriéré de La Boule sur nos conseils, nous vous présentons nos plus plates excuses.

D'autres, c'est heureux, se contentent de faire valoir leur farouche volonté de sortir du lot. C'est le cas de One Mic, le collectif à six têtes (Marshall'Ombre, Kefyr, Medric, Sp, Smad, 6ktrice, plus trois paires de petites mains à la prod' et aux platines) qui a ouvert pour ledit Necro au Transbordeur, et tout ce que vous risquez à son prochain concert, c'est de lâcher un billet pour faire l'acquisition de son premier EP éponyme, paru à l'automne 2014.

Car dans ce sympathique exercice d'équilibriste entre purisme boom bap – scratchs façon rembobinage, samples vocaux utilisés comme des fils d'Ariane, accords de piano brumeux – et éclectisme post-trap – Fisher, Beckett ou Cooke, un Sam reste un Sam sur l'imparable morceau du même prénom –, la fierté n'est pas tant affaire de bons mots, même s'ils sont ici légion, que d'une juste estime de soi. «Le rap c'est ma vie, enfin j'crois / non j'déconne, j'suis qu'un chômeur en fin de droits» conclue ainsi Marshall'Ombre sur l'extrême-orientalisant 4 singes. Plus pour longtemps, si la suite est du même niveau.

Benjamin Mialot

Carte blanche au One Mic
A la Marquise vendredi 27 février


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