Désordre littéraire


Ça n'est peut-être qu'un événement pour ses thuriféraires, mais c'en est surtout un pour la littérature tout court et pour la Fête du Livre. Car Eugène Savitzkaya se fait au moins aussi rare que son œuvre, s'étalant sur 43 ans, mérite une mise en lumière bien plus importante – même si cet archétype de "l'écrivain Minuit" a obtenu en 1994, le prix triennal du roman pour Marin de mon cœur et si, surtout, il fut célébré en son temps comme un auteur remarquablement précoce.

Chose réparée donc par la programmation de Bron pour le poète (le fameux Cochon farci), dramaturge et romancier (Fou trop poli, Exquise Louise) belge qui entretint également une belle correspondance avec Hervé Guibert, la seule que ce dernier avait accepté de laisser paraître en guise de dernière volonté (Lettres à Eugène).

De ce parcours entre les lignes, parfois un peu dans les limbes de la littérature officielle, Savitzkaya donnera un salvateur aperçu au cours d'une lecture baptisée "L'indocile" et qui se tiendra le samedi 7 mars à 18h30. On pourra avoir à l'esprit en écoutant cet auteur fondamentalement hybride, cette phrase tirée de Marin de mon cœur : «Un beau désordre vaut mieux qu'une inerte ordonnance.»

Stéphane Duchêne


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